RSE et élections européennes : halte au hold-up !

A l’heure où Notre Seigneur chante sur les tons qu’il faut moraliser le capitalisme, sans vraiment prendre de mesures qui y inciterait qui que ce soit à une moralisation quelconque (voir par exemple Sarkozy et les parachutes dorés : hypocrisie maximum, ou Patrons: les nouvelles du front), des associations et autres ONG font pression pour que l’Union Européenne légifère sur la Responsabilité Sociale et Environnementale des Entreprises.

Voilà en effet une manière de réellement moraliser l’économie, par-delà le surf émotionnel sur les rémunérations exubérantes des grands patrons !

C’est ainsi qu’un peu à l’image de l’appel lancé avant le G20, Pour un nouveau système économique et social : Mettons la finance à sa place !, le CCFD – Terre Solidaire et Oxfam lancent une campagne nommée Hold-up international : halte à l’impunité des entreprises !.

Partant du constat suivant :
L’irresponsabilité des multinationales a des conséquences dévastatrices sur l’économie mondiale, et en particulier sur les pays du Sud : fraude et évasion fiscale, mainmise sur les terres et les ressources naturelles, pollutions irréversibles, droits sociaux et syndicaux bafoués…
Elles précisent :
Obliger les multinationales à adopter un comportement responsable et transparent est aujourd’hui politiquement possible ! [...]
un cadre européen harmonisé fait défaut

Et de réclamer les mesures suivantes (c’est moi qui surgrasse) :
- Lutter contre l’impunité des sociétés mères quant aux impacts humains et écologiques de leurs filiales, de leurs sous-traitants et fournisseurs
- Exiger des entreprises la publication d’un rapport sur les impacts sociaux, environnementaux et en termes de droits humains de leurs activités
- Réviser les normes comptables internationales pour exiger des multinationales qu’elles rendent compte, dans chaque pays où elles opèrent, de leurs activités, de leurs bénéfices et des impôts qu’elles paient
- Mettre fin aux structures opaques des paradis fiscaux en éliminant les sociétés écrans du territoire européen et des territoires d’outre-mer, en créant un registre européen permettant d’identifier les propriétaires et bénéficiaires véritables de chaque entité juridique créée

Ca paraît si simple, dit comme ça !!!
Et nul doute que si cela aiderait les pays du Sud (ou en tout cas les enfoncerait un peu moins), cela serait aussi positif pour ceux du Nord !
N’empêche que la crise actuelle pourrait effectivement donner du poids à ces revendications, et que l’Europe pourrait ainsi changer de visage, donner l’exemple… et, qui sait, se rapprocher un peu de ces citoyens et de leurs préoccupations concrètes !

Reste que Claire Alet-Ringenbach précise, à la fin de l’article Responsabilité Sociale et Environnementale : assez tergiversé !
Mais pour l’instant, la grande majorité des entreprises et surtout les organisations qui les représentent officiellement – en France le Medef, et à l’échelle européenne Business Europe, présidé par Ernest-Antoine Seillière – restent totalement réfractaires à toute législation contraignante. Elles ont été activement soutenues dans ce refus durant toutes ces dernières années par la Commission européenne présidée par Jose Manuel Barroso. Et en particulier par le commissaire en charge des Entreprises, le pourtant théoriquement social-démocrate Günther Verheugen.
Pas de quoi nourrir un optimisme béat !!!

Surtout si l’on met ce commentaire en parallèle avec le récent clash du MEDEF, où Sophie de Menthon, présidente d’Ethic (association de chefs d’entreprise), a claqué la porte du Comité d’Ethique !!!
Lire : Démission au Medef sur fond de moralisation du patronat

Allez, le rêve nous appartient… encore !


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