Une récompense pour les bien intégrés….

On connaît la politique de Brice Hortefeux concernant l’immigration, les expulsions et autres traques, et les désintégrations qu’elle provoque.
On en sait un peu moins sur la politique de codéveloppement qu’il mène, mais c’est une autre histoire…

Mais connaissiez-vous le prix de l’Intégration et du Codéveloppement ?
Non ?
Voici ce qu’il en est (c’est moi qui grasse) :

Une prime à la bonne intégration
Rokhaya Diallo présidente de l’association Les Indivisibles,
QUOTIDIEN Libération : jeudi 21 août 2008

En juillet, Brice Hortefeux a remis pour la première fois le prix de l’Intégration et du Codéveloppement, créé par son ministère pour distinguer les personnes présentant un «parcours d’intégration réussi». L’arrêt donnant naissance au prix indique qu’il est destiné «à des personnes physiques ayant accompli un parcours personnel d’intégration ayant une valeur d’exemplarité […] et […] à des personnes physiques ou morales qui se sont illustrées pour favoriser des parcours d’intégration de personnes étrangères ou issues de l’immigration». Parmi les quatorze lauréats, figuraient pêle-mêle le créateur d’un restaurant gastronomique, un homme «écrivant parfaitement le français» (!), une aide-soignante mère d’une famille nombreuse ainsi qu’un chirurgien vivant en France depuis près d’un quart de siècle.

Outre l’hypocrisie visant à distinguer quelques immigrés alors qu’il a parallèlement pour objectif d’en reconduire chaque année 25 000 hors du territoire français, le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire amalgame étrangers et Français d’origine étrangère en les présumant d’office non intégrés… Charge à eux de prouver le contraire ! On est en droit de se demander ce que couvre la désignation «issus de l’immigration» : à partir de combien de générations, est-on considéré comme un vrai Français issu-de-rien-du tout ? Est-ce que le président de la République, fils d’immigrés, dont l’intégration exemplaire lui a permis de conquérir la magistrature suprême, pourra prétendre au prix de l’Intégration ? La création de ce prix officialise la distinction de deux catégories de citoyens : les vrais Français, dont la généalogie rend indubitable leur bonne intégration, et ceux dont l’ascendance étrangère laisse planer de sérieux doutes quant à la légitimité de leur présence sur le sol français. Ceux-là doivent démontrer qu’ils ont fait des efforts.

A quand le prix de la «désintégration» pour les illettrés, les porteurs de signes religieux ostentatoires, les parcours professionnels chaotiques et les mal logés issus de l’immigration ? Les gagnants pourraient se voir offrir le droit de retrouver la terre de leurs ancêtres… Désormais, il ne suffit plus d’être français. Il faut en plus afficher une parfaite intégration, prouver qu’on est un «bon» Français ou que l’on fait des efforts visibles pour le devenir. Une nouvelle fois, le gouvernement se fait le promoteur d’une pseudo méritocratie, en mettant grossièrement la lumière sur les gens «bien intégrés», ceux qui font tout comme les vrais Français, tout en poursuivant de manière cynique sa politique de traque impitoyable des étrangers qui, dans leur ensemble, restent des indésirables.

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Tout est dit !
Mais bravo aux heureux lauréats, dont vous pouvez retrouver la liste ici : Brice Hortefeux remet les Prix de l’Intégration, du Soutien à l’Intégration et du Codéveloppement ou là : Prix de l’intégration et du codéveloppement : 14 lauréats distingués.
Et une pensée émue pour tous ceux qui ont raté de peu cette haute distinction, accompagnée de 3000 € pour une personne physique, 5000 € pour une personne morale.
C’est combien déjà la prime d’aide au retour dans le pays d’origine ?
Quant aux autres, à tant d’autres, dont certains vivent de véritables drames, on ne sait que trop ce qu’il en est.


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