Laetitia Van Eeckhout
SARA CAMARA
En France depuis dix-huit ans, Sara Camara, un Malien quadragénaire, a travaillé treize ans pour le ministère de la culture. Recruté en décembre 1992 comme gardien suppléant à la Conciergerie de Paris, il a même été titularisé le 1er juillet 1998 en tant qu'agent d'entretien par le Centre des monuments nationaux (CMN). Jusqu'au jour où la situation lui pesant trop, il a avoué utiliser de faux papiers et travailler, en fait, sous l'identité de son oncle, même prénom même nom et qui, lui, est en règle.
"Entré irrégulièrement en France, pour pouvoir travailler et subvenir aux besoins de ma famille, je n'avais pas le choix au départ. Mais, explique-t-il, je ne pouvais pas continuer toute ma vie à mentir, et, en plus, à travailler sans pouvoir aller chez le médecin et sans retraite au bout."
Le 29 novembre 2005, M. Camara dépose une demande de régularisation. Son employeur public lui laisse alors deux mois pour se retourner, avant, finalement, d'être contraint, par la préfecture de Seine-Saint-Denis de le licencier. Le directeur du CMN lui promet néanmoins de lui garder son poste. Mais, un an et demi plus tard, M. Camara reste toujours sans nouvelle de la préfecture. Et ce, malgré de nombreuses interventions d'élus auprès du préfet, non des moindres : Bernard Accoyer, Jacques Méhas, André Santini, Jean-Christophe Lagarde, pour ne citer qu'eux. En vain.
Forts de ces soutiens, M. Camara s'accroche et dépose le 20 août 2007 une nouvelle demande de régularisation. Mais, cette fois, c'est le couperet : le 12 décembre, la préfecture rejette sa demande de titre de séjour et lui donne un mois pour quitter le territoire.
Depuis, M. Camara attend que soit jugé son recours par le tribunal administratif. Il oscille entre espoir et peur. Peur qu'il s'efforce de chasser en retournant régulièrement à la Conciergerie voir ses collègues qui n'ont cessé de le soutenir, faisant "par-ci par-là" des petits travaux… au noir. "Je suis obligé, malheureusement. Il faut bien que je vive pour m'en sortir", plaide-t-il. "Comment pleinement s'intégrer si on doit rester dans la clandestinité ?", lâche M. Camara qui encore reçu le 15 janvier un courrier du nouveau directeur du CMN lui indiquant être toujours prêt à lui offrir un emploi.
ESTEBAN RIOS
Esteban Rios vous accueille cordialement dans l'ancienne usine reconvertie en vaste loft accueillant son agence de communication et marketing. A l'aise et très pro. Rien dans son comportement ne laisse apparaître qu'il est en sursis. Pourtant, ce Mexicain de 23 ans vit depuis un an entre la hantise d'être expulsé et l'espoir de réaliser sereinement en France ses projets professionnels et familiaux.
"Après mon bac, en 2005, j'ai fait un voyage de trois mois en France. Quand je suis rentré au Mexique, j'étais décidé à revenir pour y faire mes études", raconte Esteban Rios qui a appris le français à l'Alliance française de Oaxaca. Le 29 juin 2005, muni d'un visa d'études, M. Rios revient donc en France pour faire un BTS d'assistant de direction. Il s'investit à fond et fait ses preuves lors de son stage de première année. Si bien que l'entreprise lui propose, fin août, de l'embaucher. Un premier contrat de six mois !
"Avant même la date de renouvellement de ma carte de séjour étudiant, j'ai demandé à la préfecture de changer mon statut d'étudiant en celui de salarié", explique-t-il, soucieux d'être en règle. Confiant, il signe son CDD, une carte de séjour "salarié", provisoire, en poche. Et s'accroche. Volontaire, il s'initie aux arcanes du métier de la communication, se forme aux logiciels d'infographie. Mais, quatre mois plus tard, son employeur rompt le contrat. Motif : le 1er février 2007, la direction départementale du travail lui refuse son autorisation de travail.
"Esteban, insiste Sébastien Ledoux, son employeur, est quelqu'un de curieux qui a une faculté à apprendre incroyable. S'intéressant à tout, il a très vite su se montrer utile, prenant des initiatives, n'hésitant pas à nous assister sur tout un tas de choses. Il a apporté une énergie considérable à notre jeune agence." En vain. Le préfet restera sourd au recours gracieux déposé par M. Rios et son employeur.
Mais M. Rios n'est pas prêt d'abandonner. Il est sur le point de s'installer avec son amie, une institutrice française rencontrée peu de temps après son arrivée en France et, dans quelque mois, il sera père. Il dépose donc une nouvelle demande de titre de séjour mais cette fois "vie privée et familiale". Le couperet tombe le 18 avril 2007, sa requête est rejetée et l'étau se resserre, car, cette fois, la décision du préfet est assortie d'une obligation à quitter le territoire.
Epaulé par son patron, M. Rios dépose, en mai 2007, un recours devant le tribunal administratif (TA). Cinq mois plus tard, enfin une bonne nouvelle. La décision du préfet de police de Paris est annulée et, fort de ce jugement, M. Rios se présente à la préfecture de Seine-Saint-Denis (département où il réside désormais) qui lui délivre une carte de séjour temporaire.
Un sésame : il peut enfin, après huit mois d'arrêt, se remettre à travailler et Sébastien Ledoux lui signe un nouveau contrat de travail. Depuis, M. Rios s'est replongé dans le bain de l'entreprise, il a même proposé à son patron de reprendre des études pour se perfectionner. Il ne pourra cependant concrétiser son projet de BTS en alternance qu'une fois son titre de séjour définitif en poche. Un titre qu'il attend toujours…
Aujourd'hui, M. Rios est au cœur d'un nouvel imbroglio administratif. Sa situation est même devenue kafkaïenne. Bien que son dossier ne soit plus du ressort de la préfecture de police de Paris, celle-ci a fait appel de la décision du tribunal administratif. L'instruction est en cours.
PHEARUN MAN
Phearun Man, dit "Va", est arrivé en France le 5 mars 2007 et, depuis, il attend sa carte de séjour. Car ce Cambodgien, 30 ans aujourd'hui, est entré légalement sur le territoire avec un visa de long séjour et un CDI de cuisinier, visé par l'Agence nationale d'accueil des étrangers et des migrations (ANAEM) et par la direction départementale du travail de Seine-Saint-Denis. Et une première expérience professionnelle à son crédit.
Le métier de cuisinier, Va l'a appris en travaillant dans un restaurant français de Phnom Penh. "J'ai suivi des cours de cuisine avec un chef français", souligne le jeune homme qui, fin 2004, finira par venir passer un mois de vacances en France pour connaître ce pays découvert à travers la cuisine et dont il commence à maîtriser la langue.
Conquis, Va rentre au Cambodge pour revenir deux ans plus tard "avec tous les papiers en règle". Comme tout primo arrivant, il se rend à l'ANAEM, passe la visite médicale réglementaire et remplit le dossier remis par la préfecture pour obtenir sa carte de séjour. Va n'imagine pas un instant qu'il va tomber dans un dédale administratif.
Fin mai, soit deux mois après avoir transmis son dossier, la préfecture lui demande de fournir de nouvelles pièces dont un extrait d'acte de naissance. "Je l'avais déjà fourni au Cambodge, soupire-t-il. Mais j'en ai refait la demande, ce qui m'a pris deux mois." Une fois le document remis début août, Va attend encore plus de deux mois avant de recevoir enfin une convocation de la préfecture. Le 12 novembre, il se rend à ce rendez-vous, avec la fébrilité de celui qui sait le sésame à portée de main. L'agent a beau lui assurer que son dossier est complet, à nouveau c'est la déception : toujours pas de récépissé de demande de carte de séjour.
Relancée mi-décembre 2007, puis début janvier, la préfecture de police de Paris finit par le renvoyer sur celle de Vendée. Car, entre-temps, son employeur de Bobigny a dû le licencier et Va, grâce à des amis, a retrouvé un emploi aux Sables-d'Olonne.
Mais là, la machine administrative s'emballe. Le 16 janvier, il est interpellé sur son lieu de travail, placé en garde à vue et, douze heures plus tard, transféré au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). "Je ne comprenais pas ce qui se passait. Ils n'ont rien voulu dire. Ce n'est qu'en arrivant au Mesnil-Amelot, que j'ai entendu un gendarme dire Ah ! il y a un vol pour lui demain ! ", raconte Va.
Il faudra in extremis l'intervention de ses amis pour que Va ne monte pas dans l'avion et puisse comparaître devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Celui-ci le libérera, tout en l'assignant à résidence avec obligation de se présenter à la police une fois par semaine. Dans le même temps, l'avocat, sollicité par ses amis, dépose un recours devant le tribunal administratif.
Sans le savoir, Va était, depuis le 20 novembre 2007, sous le coup d'une obligation à quitter le territoire. Le courrier l'en informant avait été retourné par la poste à la préfecture avec la mention "n'habite pas à l'adresse indiquée".
Aujourd'hui, Va attend le jugement du tribunal. Son employeur a maintenu son offre de CDI. Il a lui-même déposé auprès de la préfecture une demande d'autorisation de travail pour Va. Requête à laquelle le préfet reste sourd, en dépit des réelles difficultés de recrutement rencontrées sur le bassin d'emploi.
Baba Traoré avait 29 ans. Vendredi 4 avril, ce Malien sans papiers s'est jeté dans la Marne pour échapper à un contrôle de police, et est décédé. Baba Traoré était venu en France, il y a quatre ans, pour donner un rein à sa sœur. Depuis, il travaillait clandestinement.
Elisabeth Guerin a 38 ans. Entrée légalement en France pour épouser un Français, cette Béninoise n'avait qu'une carte de séjour temporaire en attendant d'avoir trois ans de mariage. Lorsque son mari est décédé, le préfet d'Indre-et-Loire a refusé de renouveller son titre de séjour – jusqu'à ce que la révélation du scandale par Le Monde l'oblige à changer de position.
Chaque jour apporte son lot d'exemples des incohérences de la politique de l'immigration. Certes, la lutte contre l'immigration clandestine et illégale est nécessaire, surtout si elle s'accompagne d'une action résolue contre les trafiquants de main-d'œuvre, qui sont de véritables marchands d'esclaves. Mais elle ne saurait justifier tous les moyens, comme cette aberrante politique du chiffre qui entretient un climat de peur chez les sans-papiers et n'a même pas l'alibi de l'efficacité.
En 2007, avec près de 23 000 "éloignements" d'étrangers, Brice Hortefeux, ministre de l'immigration et de l'identité nationale, n'a pas atteint l'objectif assigné, de 25 000. Or, dans le même temps, selon l'Insee, la France a accueilli 70 000 immigrés de plus.
Nicolas Sarkozy a fait adopter, pour la quatrième fois en quatre ans, une nouvelle loi sur l'immigration, qui définit les bases d'une immigration choisie. Le président de la République, qui s'était fait le chantre au soir de son élection des "valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d'humanisme", prétend marier fermeté et justice : on perçoit bien la première, mais on cherche en vain la seconde.
Indépendamment des aspects toujours contestables de cette loi, sur les tests ADN en particulier, la maîtrise de l'immigration n'a pas mis fin aux situations kafkaïennes d'immigrés – combien sont-ils? – qui, aujourd'hui, ne sont ni régularisables ni expulsables.
Les témoignages que nous publions en page trois sur les parcours d'un Malien, d'un Mexicain et d'un Cambodgien qui remplissent les critères de l'immigration choisie, mais se heurtent à la surdité de l'administration, soulignent la nécessité de venir à bout des ratés et des incohérences de la politique du gouvernement.
Plusieurs pays européens – l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas – ont trouvé des solutions pour régulariser des sans-papiers. Pour que la nouvelle immigration choisie soit crédible, encore faut-il que la lutte contre l'immigration clandestine soit menée avec discernement et humanité. Au pays des droits de l'homme, il est révoltant de voir un homme se jeter à l'eau simplement pour échapper à la police.
La réalisatrice Marie Vermillard se trouvait, vendredi 4 avril à Joinville-le-Pont, sur les lieux où un Malien sans-papiers est mort en se jetant dans la Marne pour échapper à un contrôle de police. Elle raconte au Monde ce qu'elle a vu.
Il y avait du soleil lorsque je suis sortie du RER, j'ai traversé la rue. Le trajet est agréable pour aller au laboratoire de cinéma de GTC : on descend l'avenue, on passe le pont sur la Marne, un peu d'eau, de douceur, tout près de Paris.
J'ai été légèrement bousculée par un jeune homme, une allure d'adolescent, il courait comme un fou; j'ai entendu une voix hurler : "Arrêtez-le ! Police !!! Arrêtez-le !" Le jeune homme était alors au niveau d'un vieil homme qui l'a laissé passer sans pouvoir réagir. Deux policiers en civil m'ont alors dépassée ; eux aussi couraient comme des dératés.
J'ai vu le jeune homme dévaler l'avenue, les deux policiers derrière lui. Je me suis dit que lorsqu'on est poursuivi on trouve dans son corps toute l'énergie pour aller vite, qu'on est irrattrapable, et pourtant les policiers ne ménageaient pas leur peine.
Je me suis demandé ce qu'il avait fait, agression, trafic de drogue ? Le jeune homme a tourné à gauche avant le pont. Les policiers épuisés ont ralenti. Je me suis dit qu'il avait gagné, leur avait échappé.
Le vieux monsieur est arrivé à mon niveau, il m'a dit : "C'est à vous qu'il a volé quelque chose ?" Il se sentait un peu coupable de ne pas avoir intercepté le jeune homme. J'ai dit que non, que je ne savais pas de quoi il s'agissait.
J'ai regardé à nouveau en bas de l'avenue. Un des policiers montait à l'arrière d'un scooter qu'il paraissait avoir intercepté, le scooter est parti et a disparu dans la direction qu'avait prise le jeune homme. L'autre policier est resté au niveau du pont et regardait dans cette direction.
J'ai descendu l'avenue jusqu'au pont. Le policier était sur le pont lui aussi, il avait une oreillette et regardait l'eau au loin. Je voyais à une centaine de mètres le policier du scooter qui scrutait l'eau et les environs. J'ai ralenti, moi aussi j'ai regardé, je n'ai rien vu. Je me disais que si le jeune homme était dans l'eau, je le verrais, qu'il n'avait pas eu le temps de traverser à la nage le bras de la rivière.
J'ai pensé qu'il était peut-être parti de l'autre côté ou bien qu'il se cachait quelque part le long de la rive. Le policier, sur le pont, regardait aussi, puis il regardait son collègue, petit sur la rive. Un autre homme avait rejoint le policier au loin. J'ai attendu une minute ou deux, rien ne se passait. Alors j'ai continué ma route en me disant qu'il avait réussi à s'échapper.
Ce soir, je lis sur le Net : "Mort d'un sans-papiers poursuivi par la police." L'information dit qu'il a 29 ans, est malien, qu'après un contrôle dans le RER il a fui, s'est jeté dans la Marne et a fait un arrêt cardiaque. Il est mort à l'hôpital peu de temps après son admission.
J'ai envie de vomir. La mort d'un homme pour ça ? Cette poursuite démente pour un homme qui court et n'a rien fait ? Pas un criminel, même pas un petit délit de vol à la tire, non, juste un homme qui court parce qu'il n'a pas de papiers et vient mourir dans cette rivière de la banlieue parisienne.
Que se serait-il passé sans cet acharnement, sans ce scooter ? Le policier sur le pont était d'origine étrangère ; qu'est-ce que ça lui fait de vivre avec ce moment-là dans la tête, de savoir que cette course acharnée a tué un homme ? Ces deux policiers si convaincus sont les artisans zélés d'ordres terrifiants. Quelque part en haut, dans la sphère politique, quelqu'un a déclaré une guerre impitoyable à ces hommes et ces femmes venus de loin pour essayer de vivre ici un peu mieux.
D'autres hommes prennent le relais, décident de stratégies policières, de mesures à prendre pour lancer la chasse à l'homme et l'exclusion du territoire. Au bout de la chaîne, deux policiers courent sans savoir après qui, ni pourquoi, juste parce qu'un jeune homme court et qu'il est présumé sans papiers.
C'est insupportable, et nous le supportons.
L'objectif des 25 000 expulsions annuelles compromet l'intégration par le travail
Deux drames humains sont venus illustrer, ces derniers jours, les limites de l'application de la loi sur l'immigration promulguée à
l'automne.
Le premier s'est in extremis bien terminé. Comme Le Monde le révélait dans son édition du 5 avril, une femme de 38 ans, d'origine béninoise, s'était vu refuser la prolongation de son titre de séjour et avait été placée
plusieurs jours en centre de rétention. Motif : l'époux, français, de Mme Guérin étant décédé, la préfecture d'Indre-et-Loire avait jugé sa veuve " expulsable " parce que " la communauté de vie " avait cessé moins de trois ans après son mariage...
L'affaire étant devenue publique, le ministre de l'immigration, Brice Hortefeux, a rapidement corrigé cet
excès de zèle et fait régulariser la situation de Mme Guérin.
Le deuxième incident a fini tragiquement. Pris en chasse, vendredi 4
avril, par des policiers à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), un Malien
sous le coup d'un arrêté d'expulsion a tenté de leur échapper en se jetant
dans la Marne. Baba Traoré, 29 ans, employé d'une société de
nettoyage, est mort d'une crise cardiaque. Une femme qui a assisté à la
scène livre son témoignage au Monde et s'interroge : " Cette poursuite
démente pour un homme qui n'a rien fait ? Pas un criminel, même pas
un petit délit de vol à la tire, non, juste un homme qui court parce qu'il
n'a pas de papiers et vient mourir dans cette rivière de la région
parisienne. "
Le Parti socialiste a demandé, samedi 5 avril, que le gouvernement
s'explique sur ces " graves incidents " et mette " tout en oeuvre pour
éviter que d'autres drames se produisent ". Le communiqué du PS
dénonce une " politique absurde du chiffre ", qui se révèle incapable de
" réguler humainement l'immigration et fait peser un climat de terreur
sur les immigrés et leurs familles ".
Ces faits divers illustrent de manière dramatique les incohérences de la
loi Hortefeux sur l'immigration. D'une part, l'objectif fixé à 25 000
expulsions annuelles de personnes en situation irrégulière se révèle
impossible à atteindre et provoque une chasse aux sans-papiers aux
conséquences imprévisibles. D'autre part, les possibilités de
régularisations par le travail annoncées par le gouvernement se
referment souvent comme un piège sur ceux qui souhaitent s'en
prévaloir, comme la loi leur en donne le droit.
C'est le cas des nombreux immigrés possédant un travail régulier dans
un des " métiers sous tension " définis par le ministère. Bien que
souvent soutenus par leurs employeurs, voire par la direction
départementale du travail, ils risquent l'expulsion en réclamant leur
régularisation. Les associations dénoncent le " double langage " du
gouvernement.
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