Quelles actions menez-vous pour remédier à votre précarité? voici la question qui m’a été posé ce week end, alors voici ma réponse :

Quelle précarité ? Ce n’est pas ma précarité, car en tant que citoyenne, individu responsable, chef de famille, j’ai toujours travaillé, je suis en continuelle remise en question de mes compétences, je me suis adaptée à toutes les situations d’emplois, j’ai été cadre supérieur, j’ai été chef d’entreprise, j’ai travaillé dans l’industrie, le commerce, j’ai fait toutes les formations possibles pour améliorer mes aptitudes, j’ai été mobile, disponible, polyvalente, ma vie est une continuelle formation et je suis avide de nouvelles connaissances, mais il y a une limite de tolérance pour tout individu .

Je me suis fait piégée, j’ai signé un contrat aidé comme tant d’autres personnes croyant aux engagements de l’État liés à ces contrats.
Mais je refuse cette fatalité de fin juin 2009, moi, je remplis avec honnêteté ma mission, j’apporte mes savoir faire, mon professionnalisme, auprès de l’Éducation nationale, et en remerciement de ces années, on nous jette sans scrupule, on nous a bien utilisé, manipulé sans contrepartie d’aucune sorte.
Cette précarité, ce n’est pas la mienne, c’est celle de notre société, la sinistre réalité d’un pays qui nous paupérise par l’emploi, c’est la conséquence de choix politiques et économiques qui ne placent pas l´homme au cœur des dispositifs.
Ma précarité économique, celle générée par mon emploi dans l’Éducation nationale, ces contrats qui produisent de la pauvreté au lieu du confort attendu d’un emploi, ces emplois précaires qui touchent de nombreux personnels, car par manque de volonté, l’État a toujours résisté à la croissance de l’emploi statutaire et à la reconnaissance des qualifications. Lorsque les besoins sur le terrain s’avèrent pressants, on comble les trous avec l’auxiliariat aidé.
CDD de 2 ou 3 ans, non renouvelables, au prétexte de « ne pas pérenniser les emplois précaires « . Mais pour mieux organiser le turn-over.
On assiste ainsi à une volonté de précariser la précarité. L’Éducation nationale sait entretenir le devoir de mémoire (du XIXe siècle). C’est le nouveau visage de la précarité : les suppressions de postes deviennent de plus en plus des suppressions d’emplois à la façon du secteur privé : par licenciement de contractuels sans que le mot soit prononcé: le contrat prend simplement fin! Et on en recrute d’autres….. (42 500 suppressions de postes fin juin 2009, mais le recrutement des remplaçants est programmé pour la rentrée 2009/2010)….. (+ 5000 contrats d’agents pour la surveillance des absences) !!!!
Emploi public La précarité comme norme
La précarité n´est pas accidentelle. Elle fait partie d’un projet de société. Elle ne disparaîtra donc pas d´elle-même. Il faut donc changer ces pratiques avant que cela soit la normalité, c’est pourquoi nous sommes un collectif d’employé de vie scolaire, précaire de l’Éducation nationale engagé dans une mobilisation contre cette précarité. Pour ce faire, il est nécessaire que l´ensemble de la société se mobilise. Nous avons besoin de la motivation et l´implication de tous «La dénonciation de ces pratiques est la clef de voûte de la lutte contre la précarité, de toutes les précarités»
Nous poussons un cri de révolte, il n´est question ni de désespoir, ni de menace. Bien au contraire, nous voulons avancer et pour cela il faut travailler sur des mesures concrètes pour combattre ce massacre social annoncé. Le collectif a pour ambition d’y réunir toutes les forces vives qui se sentent concernées par le devenir de ces nouveaux métiers de l’Éducation nationale.
Nous, précaires, en place dans nos écoles, nos lycées, nous demandons simplement un droit au réemploi associé à un engagement de formation, un plan de titularisation impliquant la reconnaissance de l’expérience.

Marie José référente UNCEVS du 53


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À propos de Marysienka

secrétaire administrative dans un lyçée en contrat aidé CAE formation initiale BTS de Commerce International j'ai travaillé presque 20 ans comme Directrice Export dans un groupe de répartition pharmaceutique francais. puis création et exploitation d'une entreprise de restauration pendant 10 ans.
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