Heures Supplémentaires: fonction publique

Nicolas Sarkozy a remporté la présidentielle, entre autres, sur le thème – slogan « Travailler plus pour gagner plus »… et a même prévu de mettre en application cette mesure dans la fonction fublique !

Tout en prévoyant de ne pas remplacer, dans cette même fonction publique, un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Véritable challenge, ou intox pure et simple?
Les premières réponses vont être significatives, dans la police, et à l’hôpital: quelques millions d’euros à débourser, qui ne le seront peut-être jamais… Parce que le Service Public est à repenser, et pas uniquement en termes de rentabilité ! Une hypocrisie (voir en particulier la réaction outrée de Fillon) alarmante! Et en tout cas une indignation mal placée pour des personnes qui sont au pouvoir depuis déjà quelques années.

Résultat des opérations et passifs :

¤ quelques millions d’heures pour les policiers… pour combien de millions d’euros?
- Les heures sup des policiers seront payées partiellement
- Heures sup’ des officiers de police
- 5 à 7 millions d’heures supplémentaires jamais payées aux officiers de police
- Les policiers réclament leurs heures supplémentaires

¤ les heures sup des hospitaliers (médecins, infirmiers, et autres agents):
- 35 heures à l’hôpital: un rapport
- Hôpital : la cagnotte piégée des 35 heures
- les heures supplémentaires à l’Hôpital: législationétat des lieuxsite des infirmiersRapport sur les comptes épargne-temps (CET) (…) dans les établissements publics de santé – Dominique ACKER

Si l’on totalise les dettes de l’état envers les policiers et les hospitaliers , on en arrive à quelques centaines de millions d’euros… compensés par les cadeaux fiscaux du gouvernement Sarko-Fillon? Certainement pas !

Et qu’ils ne viennent pas nous dire qu’ils ne savaient pas… bon nombre des ministres de notre gouvernement actuel étaient dans le précédent, ainsi que notre nouveau Président ubicuitaire.
Cette situation est bien le résultat d’une politique voulue et mise en place. Travailler plus, peut-être, mais pas dans la Fonction Publique, et surtout pas en créant des emplois pourtant nécessaires au bien-vivre de tous (bénéficiaires – usagers et salariés du Service Public).

Alors, quand Monsieur Fillon ose jouer les vierges effarouchées en affirmant Nous sommes scandalisés, le président de la République et moi même, par le fait qu’il puisse y avoir dans notre pays des gens qui font des heures supplémentaires et qui ne soient pas payés, tout en répétant à l’envie qu’il y a « trop de fonctionnaires » en France, et que Madame Lagarde ose qualifier les 35 heures de dernier avatar du droit à la paresse et d’ ultime expression de cette tendance historique à considérer le travail comme une servitude, la honte de notre société où l’oisiveté est récompensée et le travail découragé, et affirme par ailleurs que le retour à la valeur travail doit favoriser l’enrichissement individuel, et que Entre l’égalité de tous sur la ligne de départ et les performances de chacun à l’arrivée, le travail fait de l’individu le seul responsable de son propre parcours (voir l’analyse de son discours), comment peut-on qualifier l’Etat? D’esclavagiste, de mauvais payeur, d’embobineur… ?

… peut-être tout simplement, en ce qui concerne le gouvernement actuel d’hypocrite… ou de menteur. Et les propos de ses ministres de démagogie populiste. Car il semble « porteur » de dénoncer le surnombre des fonctionnaires… Mais qui soulève la question de leur utilité ou de leur inutilité, de leur rentabilité, des services qu’ils rendent à tous et à chacun…

Mais au-delà et en deça de la polémique, l’affaire est grave, puisqu’il y est question d’une contradiction fondamentale, ou d’un paradoxe assumé. Parce qu’à regarder la société par le petit bout de la lorgnette, et à prioriser le slogan, on se casse les dents !

Les mauvais comptes du fonctionnaire Santini


Tags: , , , , , ,
Cette entrée a été publiée dans justice, santé, services publics, Société, travail. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.