Economie Sociale : un pilier oublié ?

Entendu Bernard Maris lundi matin, histoire de bien commencer la semaine, nous parler de l’économie sociale…

A vrai dire, pas très bien compris son propos au début, vantant les mérites du bénévolat, et de sa mise en valeur… pour en arriver tout de même à son propos final, consistant à mettre en exergue l’Economie Sociale.

Mais ces débuts périlleux faisaient suite à l’annonce par Nicolas Sarkozy (mais si, mais si… soi-même !) de la tenue à l’automne 2 008 d’une conférence de la vie associative. Cette manifestation portera notamment sur la représentation du monde associatif et la reconnaissance du bénévolat que le Chef de l’Etat souhaite amplifier. (Voir le communiqué: Compte-rendu de l’entretien de M. le Président de la République avec des responsables du monde associatif).

Ce qui, me semble-t-il a conduit Bernard Maris à se prendre un peu les pieds dans le tapis concernant les bienfaits du bénévolat (il est vrai qu’il est obligé de faire très très court)… que je ne remets bien évidemment pas en cause, mais il me semble qu’il ne faut pas tout confondre.
Il est à souhaiter que la reconnaissance du bénévolat conduise enfin à une reconnaissance des compétences acquises, déjà promise mais très rarement appliquée.
En dehors de ce domaine, penchons-nous sur l’économie sociale (et donc l’économie associative), ça me paraît plus intéressant.

L’Economie Sociale, quezaco ???
Eh bien il s’agit, si j’ai bien compris, de toute l’activité économique générée par les associations, les fondations, les mutuelles, les coopératives, bref presque tout ce qui ne rentre pas dans l’économie de marché, hors services publics… Toutes des économies parallèles, aurais-je envie de dire, puisque leur objectif premier n’est pas le profit.
Ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’elles n’équilibrent pas leurs comptes (donc qu’elles ne soient pas rentables), ni qu’elles soient en-dehors de toute production de richesse, puisque d’après l’INSEE citée par Maris elle ne représente pas moins de 12 % du PIB (tout de même !), et emploie près de 2 millions de salariés (une paille !).

Bernard Maris insiste sur le fait que cette économie parallèle (je persiste) repose sur la démocratie, la libre adhésion, la propriété commune, la juste répartition des excédents, la solidarité des participants.
Une vision certes un peu idyllique, mais qui prouve que l’on peut participer à la vie économique et sociale sans rechercher à tous prix (voire n’importe quel prix) l’enrichissement personnel ou actionnarial.

Je vous laisse lire et/ou écouter le reste (je ne peux pas dire la suite, parce que je cite plutôt la fin !), mais cette chronique m’a fait penser à un article lu dans Alternatives Economiques (n° 267 – mars 2008), intitulé Un Patronat peu représentatif, rédigé par Alain Cordesse (président de l’Union de syndicats et groupements d’employeurs représentatifs dans l’économie sociale (Usgeres)).

A l’heure où l’on ne cesse de nous bassiner avec la non-représentativité des syndicats (qui n’est bien sûr pas fausse, mais…), il y aurait un problème de représentativité au sein du patronat ?
J’avais déjà entendu parler de la lutte intestine entre Laurence Parizot et les métallurgistes (vous savez, l’UIMM…), mais aussi avec l’industrie en général, sur-représentée, du fait de l’histoire, en regard de l’économie actuelle et de ses leviers (vous savez, les sondages, par exemple).
Blague à part, les patrons, prompts à réclamer une modernisation de l’Etat et des Administrations, rencontrent semble-t-il eux-mêmes quelques difficultés à se mettre eux-mêmes à la page… Mais c’est une autre question.

Donc, Alain Cordesse nous apprend (en tout cas à moi) que le patronat des ces entreprises (800 000 tout de même) ne siège dans aucune instance du dialogue social et n’est jamais consulté sur les accords portés à la négociation entre partenaires sociaux. Ah bon ???
Il poursuit : Le système actuel de représentation ne reflète plus la réalité de l’économie, la diversité des formes d’entreprendre et l’évolution du paysage patronal. Pouvons-nous encore imaginer que dans un pays à la recherche d’une nouvelle dynamique de croissance, les employeurs d’un salarié sur sept ne soient pas représentés ?
Je résume la suite, Alain Cordesse attirant l’attention sur le fait que le secteur est de fait amené à créer de nombreux emplois non délocalisables dans les prochaines années, participant à une croissance de proximité et de solidarité.
Il souligne par ailleurs que les organisations patronales de l’économie sociale ont obtenu 11,32 % des voix aux élections prud’homales de 2002, et que les pouvoirs publics savent les solliciter quand ils en ont besoin (emploi, insertion, formation…).

Tous pour l’Economie Sociale !!!
Et sa représentation…

Pour la petite histoire (et c’est encore vrai à l’heure où j’écris, malgré un mail envoyé ce matin à Maris et aux responsables multimedia de Radio France), quand j’ai voulu ré-écouter l’émission (et vous l’enregistrer… chut !), je suis tombée sur la douce voix de Jean-Marc Sylvestre, nous expliquant les bienfaits du rachat de Véodis par la SNCF (sic !)…
Les petits elfes et autres diablotins du multimédia font parfois preuve d’un humour certain !!!


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