Ce projet, vieux de 20, 30, 50 ans ? est en train de voir le jour… malgré une importante mobilisation, qui crie à l’anachronisme d’une telle infrastructure… et le soutien quasi-infaillible des élus « locaux », dont on peut se demander quels intérêts ils défendent, ainsi que celui, indéfectible, des laboratoires Pierre Fabre, « poumon » économique du sud Tarn.
Dont acte : il fallait désenclaver cette région. Mais à quel prix ?
D’autres solutions n’auraient-elles pas pu être envisagées ?
Et pourquoi ce forcing sur la dernière ligne droite, même au moment de déclarer un moratoire, contre une mobilisation somme toute modeste des « grandes » associations de défense de l’environnement ?
Comment comprendre un tel acharnement à défendre des intérêts économiques, au détriment de celui d’une grande partie de la population ?
Il n’y a sans doute pas de réponse univoque à ces questions, et je ne prétendrais pas en apporter, tant les enjeux dépassent ma compétence ! Comme la majorité des projets de cette ampleur dépassent ceux de la compréhension du citoyen lambda.
Reste un constat : le gain de temps pour rallier la sous-préfecture du Tarn (Castres) à la capitale régionale (Toulouse), sera d’autant plus tangible que le temps de trajet actuel, sur la route, sera considérablement rallongé, puisque pas moins de 12 ronds points vont être semés sur la route, et que 3 contournements de villages seront confisqués par l’autoroute. Où l’on peut également se demander ce qu’en pensent les villages concernés, alors que l’un d’eux est déjà l’objet d’une circulation qu’il a du mal à absorber…
Quelques étapes clés, décrites dans des sites accessibles à tous :
- après bien des atermoiements et en plein Grenelle de l’Environnement (2010), le feu vert est donné grâce à Bernard Carayon, député UMP (ex-LR), proche de Pierre Fabre ;
- le projet est déclaré d’utilité publique en 2018. En 2023, il échappe au moratoire sur les projets autoroutiers, alors que le groupe Pierre Fabre envoie un courrier (chantage à l’emploi et à l’investissement ?) et que le député Renaissance du Tarn Jean Terlier fait une conférence de presse.
Il semble bien que ce dernier député ait des accointances avec le groupe Pierre Fabre, lequel aurait lui-même quelques intérêts dans la société concessionnaire, laquelle aurait elle-même quelques liens au plus haut sommet de l’Etat.
Il apparaît enfin que ce contrat modestement faramineux contiendrait une clause illégale, puisque rallongé de 5 à 15 ans après la durée d’amortissement afin de « rassurer les investisseurs » (sic !).
Et que le concessionnaire aurait demandé une indemnisation de l’Etat pour les surcoûts liés à la situation économique.
On croit rêver !!!
Articles à la volée, et librement accessibles, dont celui qui a été la principale source d’inspiration de ce billet :
- A69 : l’ombre de Pierre Fabre derrière l’autoroute
- A69 : des intérêts industriels et politiques à la manœuvre
- Autoroute Castres-Toulouse. « Si Fabre s’exprimait ça nous aiderait », on vous dit pourquoi l’industriel ne communique plus sur l’A69
- Mobilisation contre l’A69 : tout comprendre sur le décrié projet d’autoroute entre Toulouse et Castres
- la Voie est Libre
Tags: environnement, medias et information, Société, tout-économique, A 69, emploi, mobilités