Qui ça, il ? Vraiment, vous ne devinez pas ?
Notre Seigneur, bien sûr !
Oh, rassurez-vous, je ne vais pas me livrer à une énième analyse.
Mais bien sûr, au moins une de ses propositions me fait bondir !
Laquelle ? Vous ne devinez pas non plus ?
L’idée est pourtant magnifique !
Après maintes tergiversations sur le financement du RSA (Revenu de Solidarité Active), qui a même failli passer à la trappe, il l’a trouvée la bonne solution, la recette lumineuse: il suffit de ponctionner encore les plus pauvres.
Le RSA (dont par ailleurs je ne suis pas si sûre qu’il soit une réelle bonne idée, tant il risque de tirer encore les salaires vers le bas) sera donc financé par des prélèvements sur la Prime Pour l’Emploi (PPE) !!!
BRAVO !
Encore une mesure qui va dans le sens de la solidarité… entre pauvres !
Je ne résiste pas à l’envie de vous renvoyer à 2 articles :
¤ Le premier est réalisé par actu-chômage, qui dénonce Un plan anti-chômeurs sans précédent .
Ainsi, en culpabilisant les chômeurs, en les contraignant, en les contrôlant, en réduisant leurs droits, c’est l’ensemble des salariés qu’on culpabilise, qu’on contraint, qu’on contrôle, qu’on spolie.
¤ L’autre est paru dans Alternatives Economiques du mois de Mars, et s’intitule Irma Adelman et le développement au service de la lutte contre la pauvreté (Gilles Dostaler).
Irma Adelman est économètre (et oui, ça existe !). Elle a écrit plusieurs bouquins, et réalisé de nombreuses recherches.
D’après elle, l’idée qu’il faut créer la richesse avant de la répartir est une dangereuse illusion.
Ses recherches démentent en effet l’opinion dominante en économie, selon laquelle la croissance économique entraîne automatiquement la diminution de la pauvreté et la réduction des écarts de revenus. L’effet de diffusion assure ainsi que, si les riches s’enrichissent, il tombera des miettes en nombre suffisant pour nourrir les pauvres. [...]
Qu’il s’agisse en effet de la croissance économique impulsée par cette dernière [la révolution industrielle, NDLR] ou de celle qui suit la Seconde Guerre mondiale, on constate que les étapes initiales sont toujours accompagnées d’un accroissement des écarts de revenus et d’une aggravation de la pauvreté. Seules des interventions de nature politique sont en mesure de ralentir et d’inverser le processus.
D’après elle, et contrairement à l’opinion dominante au consensus de Washington et aux idées en vogue à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI), la redistribution doit précéder la croissance, la réforme agraire doit précéder la croissance de la productivité agricole, la généralisation de l’éducation primaire doit précéder l’industrialisation.
La croissance est un processus quantitatif qui ne garantit d’aucune manière une amélioration du sort des nations. Non seulement elle peut être accompagnée d’un accroissement de la pauvreté et des inégalités, mais aussi de l’exploitation des catégories sociales les plus vulnérables [...]. Le développement, processus qualitatif et social, doit canaliser la croissance au service de l’éradication de la pauvreté.
Beau programme pour de véritables politiques publiques !
Dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne vont pas dans ce sens actuellement…
Enfin, Nicolas Sarkozy ne nous a pas expliqué non plus pourquoi il avait préféré le versement d’une prime aux personnes bénéficiant du Minimum Vieillesse plutôt que de procéder à une réelle augmentation.
Le même numéro d’Alternatives propose une explication: l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) et le Minimum Invalidité sont indexés sur le Minimum Vieillesse… Une augmentation de ce dernier aurait donc supposé une augmentation pour les quelques 910 000 bénéficiaires des deux autres allocations !
Il n’ya pas de petites économies !
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