Santé – Industries Pharmaceutiques – Accès aux Soins

Un petit melting pot au sujet de la santé…
- DCA: le médicament contre le cancer dont les industries pharmaceutiques ne veulent pas financer les recherches
- l’augmentation du prix des médicaments déremboursés
- un rachat au rabais des RTT et autres heures supplémentaires des médecins hospitaliers
- la possible révision de l’AME (Aide Médicale de l’Etat)
- les prescriptions médicales erratiques et coûteuses (étude UFC-Que Choisir)
- le dossier de la Revue Prescrire : présence envahissante des firmes pharmaceutiques, efficacité et « nouveauté » des médicaments

¤ Le médicament qui soigne le cancer, mais qui passe à la trappe
Les chercheurs de l’Université d’Alberta au Canada ont découvert que le dichloroacetate (DCA) éradiquait les cellules cancéreuses du poumon, sein et cerveau. Cela n’est pas un médicament nouveau puisque le DCA est utilisé pour traiter les maladies mitochondriales depuis une trentaine d’années, mais n’est plus utilisé actuellement.
Cerise sur le gâteau, il ne coûte pas cher et les effets secondaires sont limités.
[...]
les laboratoires ne sont pas intéressés par la découverte puisqu’il n’y a pas d’argent à gagner en revendant la molécule qui est passée dans le domaine des génériques [...]
Le pire est que les laboratoires pharmaceutiques vont sans doute développer des molécules proches du DCA pour déposer des brevets nouveaux
no coment…
Cela me rappelle tout de même cet article Médicaments génériques: Novartis et l’Inde, et ce que dénonce la vidéo Le Bien Commun

¤ mais l’on apprend par ailleurs ceci :
Les pharmaciens dénoncent la hausse des prix des médicaments déremboursés
Un surcoût qui représenterait selon la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques Français) rien moins que 30% d’augmentation.
Voir aussi : Médicaments : des hausses de 16 à 294 % hors taxes

¤ Tandis que :
La moitié des RTT accumulées à l’hôpital seront rachetées… ça c’est du travailler plus pour gagner plus bien compris !
3 syndicats ont signé cet accord, au grand dam du CPH, qui indique que la somme de 300 euros par journée stockée accordée par la ministre était «loin de la valeur actuelle de la journée d’un praticien, plus proche de 420 euros» et que cet accord passe sous silence d’autres problèmes plus consistants comme la permanence des soins» (gardes, etc.).
En résumé, les médecins feraient cadeau à l’Etat de la moitié de leurs heures supplémentaires (en plus rémunérées à bas prix), alors qu’il s’agit d’un réel problème de gouvernance et de décision « politique » sur le fond. Et cela sans réforme structurelle et pérenne envisagée.
Du perdant perdant ?

¤ Une information qui date un peu (Décembre 2007), mais qui reste d’actualité:
Proposition de Loi visant à réformer l’aide médicale de l’État (AME) – présentée par MM. Thierry MARIANI et Claude GOASGUEN (05/12/2007)
Cette proposition de Loi vise à circonscrire les abus et fraudes à l’AME… en sous-entendant que ces abus sont essentiellement perpétrés par des étrangers en situation irrégulière… mais c’est bien sûr !
Elle préconise que le seul lieu de dépôt des demandes d’AME soit la mairie, et la création d’un fichier automatisé.
Sources :
- Le nouveau brûlot de Thierry Mariani – Le Point
- Mariani et Goasguen réclament une réforme de l’AME – Libération
- Moins de soins gratuits pour les sans papiers – Medias Libres
édité le 20/01/2008 – A Lire (surtout par Mariani et Goasguen) : Aide Médicale d’Etat : Quand le dogmatisme menace la santé publique…

Edité le 16/01/2008 :
¤ Une étude d’UFC – Que Choisir montre l’irrationalité des prescriptions de médicaments (voire le gaspillage)… qui seraient sous l’emprise de l’influence des Industries Pharmaceutiques et des visiteurs médicaux…
Prescriptions de médicaments – Le gâchis encore et toujours
Les résultats de notre nouvelle étude confirment l’irrationalité des prescriptions de médicaments en ville, déjà constatée dans une étude diffusée au mois de septembre : les médecins ne prescrivent pas toujours les médicaments les moins chers, voire même les plus efficaces. Ce qui représenterait, pour 5 classes de médicaments, un surcoût de 200 millions d’euros par an…
D’après les propres calculs de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), le coût pour entretenir une telle force commerciale s’élevait à 25.000 euros par médecin généraliste et par an.

Lesquels laboratoires consacreraient 2 milliards d’euros à cette promotion, et « nourriraient » un visiteur médical pour 9 médecins (ratio le plus élevé d’Europe !).
En soi, ce puissant lien statistique entre la promotion commerciale et la prescription, qui est parfaitement anormal du point de vue de la politique de la santé publique, justifie à lui seul la nécessité d’une réforme de l’information des médecins.
Et l’UFC de proposer que l’information publique sur le médicament soit assurée par « des visiteurs médicaux sous l’égide de la Haute Autorité de Santé ». 1.700 postes créés coûteraient 200 millions d’euros par an…
En savoir plus :
- Prescriptions de médicaments – Des prescriptions irrationnelles, un constat confirmé par la Cour des Comptes
- Prescriptions de médicaments – Nouvelle étude de l’UFC-Que Choisir sur l’évolution des dépenses de médicaments
- Prescriptions de médicaments – Les propositions de l’UFC-Que Choisir

Edité le 19/01/2008 :
Voir aussi le dossier de la revue Prescrire, à l’occasion de la remise de « La Pilule d’Or 2008″.
Quelques extraits:
En 2007 encore, les fausses nouveauté sont majoritaires.
Les copies sont nombreuses, dont certaines sont inintéressantes pour les patients.
Les Agences continuent globalement à faire passer les intérêts des firmes avant ceux des patients.
Le prix des médicaments et leur admission au remboursement sont toujours aussi opaques et peu efficacement régulés.

Prescrire dénonce également la dérive du marché des médicaments psychotropes, tout particulièrement auprès des enfants !
Lire en particulier :
¤ L’année 2007 du médicament : les politiques et les agences laissent la santé des populations aux mains des firmes.
¤ Marché des médicaments psychotropes : construction historique d’une dérive
¤ Tous bientôt sous « calmants » dès le berceau ?

Cette entrée a été publiée dans conditions de travail, santé, services publics, Société, tout-économique, travail. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire