CRA – mobilisation 19 Janvier et article de « La Vie »

Les objectifs fixés à Brice Hortefeux pour les expulsions des sans-papiers en 2008 restent identiques à ceux de 2007: 25 000 reconduites à la frontière.

Tandis que le principe de l’immigration de travail reste maintenu… Comme si les travailleurs étrangers venant fournir de la main d’oeuvre en France pouvaient renoncer dans le même temps au regroupement familial ! « Tu peux venir travailler, mais tout seul ».
Une « politique » (très politicarde !) qui transpire des relents racistes inadmissibles, puisque certains métiers non ou peu qualifiés seront réservés à l’immigration de citoyens issus de la Communauté Européenne élargie, expulsant à tours de bras des travailleurs issus d’autres continents (essentiellement africains, bien sûr) qui vivent et travaillent depuis de nombreuses années en France.

Je passe sur l’anecdote de la proposition d’Attali !

Une politique qui a tout à voir avec la démagogie et l’électoralisme de bas étage, et pas grand chose avec les droits de l’homme, la solidarité, le respect… et même l’économie !
Qui va en tout cas à l’encontre des principes républicains.

Toujours est-il que la journée de mobilisation d’hier a rencontré un certain succès. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Paris et, comme on dit, en province.
Difficile de savoir ce que cette mobilisation a donné en Europe…
Alors que cette « directive de la honte » pose un grave problème pour la liberté des hommes (et des femmes, bien sûr !), leurs droits, leur « égalité ».
Et que son examen a été repoussé sine die (peut-être en Mai 2008).

Parallèlement, La Vie publie un article fort intéressant, intitulé Dans la cage aux sans-papiers.
J’en cite quelques extraits:
C’est là que dort Ahmed, deux ans et demi, auprès de sa mère, Nessirah Megazi, 41 ans. Nessirah est algérienne, arrivée en France en 2002 avec un visa touristique. [...] À ses yeux, expulsion rime avec danger de mort. Elle s’inquiète pour son fils, né avec une insuffisance rénale, sujet à des vomissements. Elle sait que ses frères, des «religieux obtus», ennemis des mères célibataires, la rejetteront. [...]
Méconnu, le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel, à 20 km de Rouen (Seine-Maritime), est intégré à une école de police, dissimulé au coeur d’une forêt. Sa particularité ? L’accueil des familles, même si, juridiquement, l’enfant en rétention n’existe pas. Ils sont pourtant environ 200, chaque année, à connaître la rétention, comme Ahmed. [...]
Mais, comme ailleurs, le caractère carcéral du centre s’accentue de jour en jour. [...]
Beaucoup dénoncent le racisme, les arrestations pièges, dans la rue ou sur leur lieu de travail, les transferts menottés, et les procès expéditifs devant le tribunal administratif. [...]
Désolé de ne pas avoir obtenu l’asile politique, Aslan Semil, un Kurde, chef de chantier dans le bâtiment depuis quatorze ans en France, avoue sa peur d’être renvoyé en Turquie, où son frère a été assassiné par des militaires.

Voir aussi :
¤ Centre de rétention : « C’est une prison qui n’en a pas le nom »Ouest France (ou ici)
¤ Le sort des sans papiers dépend de notre solidaritéA l’école des sans-papiers (ou ici)

Sur ce blog :
¤ Sans-Papiers – Immigration – CRA
¤ “Fronde” dans les CRA : Abou N’Dianor est libre !
¤ CRA de Mesnil-Amelot… ne pas laisser faire !
¤ Visite guidée d’un centre de rétention administrative
¤ ELOI et directive européenne
¤ sans-papiers


Tags: , , , , , , , , , , , ,
Cette entrée a été publiée dans associations, discrimination - exclusion, enfance, générations, précarité, Société. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.