Moratoire sur les expulsions – mobilisations

Il ne s’agit pas des expulsions chères à notre ami Besson, dont on peut douter qu’elles connaissent un sursis… mais bien des expulsions locatives, qui, règlementairement pourraient reprendre dès le 15 Mars.

30 organisations, associations et collectifs de défense des mal-logés, associations de locataires, associations de Droit de l’Homme, syndicats de salariés, organisations politiques, appellent à des initiatives le WE du 14 et 15 mars pour l’arrêt des expulsions et pour des loyers moins chers. A Paris, une manifestation se déroulera dimanche à 14h30, Place de la République. (voir le communiqué du DAL : Mobilisation : Expulsion et Logement.

De son côté, la mairie de Paris demande un moratoire sur les expulsions de locataires de bonne foi en 2009.
En précisant que La décision du Gouvernement de réduire de 3 ans à 1 an la période durant laquelle le Juge peut suspendre l’expulsion va fortement fragiliser la situation de nombreux locataires en difficulté.

Dans Le retour du risque d’expulsion des locataires, la CLCV précise pour sa part qu’Il y a comme un paradoxe dans cette procédure qui consiste à vouloir reloger d’urgence une personne alors qu’elle a déjà un toit... voire une contradiction !
Elle répond en cela à Mme Boutin, qui a affirmé qu’il n’y aura[it] pas d’expulsion sans relogement.
Et de souligner, très poliment, un autre paradoxe : Si cela peut être perçu comme un progrès, comment interpréter cette affirmation lorsque l’on voit que la loi de mobilisation pour le logement, en attente de publication, prévoit une diminution du délai de suspension des expulsions, le ramenant de trois à un an ?

L’Association Emmaus, quant à elle, annonce une opération coup de poing le lundi 16 mars : Face à la fin de la trêve hivernale et à la reprise des expulsions, Emmaüs France s’indigne et réagit pour que la France d’en bas ne soit pas jetée à la rue.
Elle avance ces chiffres :
- 500 000 ménages sont en situation d’impayés de loyers
- près de 221 000 personnes occupent un logement sans droit et sans titre suite à une décision d’expulsion
et souligne elle aussi que le délai ramené de 3 à 1 an fait que la loi favorise donc la répression au détriment de la prévention
- 11 000 expulsions en 2008
.
Elle propose en outre de :
- Suspendre les expulsions locatives des personnes de « bonne foi ». en 2009 et développer des mesures de prévention des impayés de loyers tout en garantissant le dédommagement des propriétaires.
- Rendre les enquêtes sociales obligatoires et doter les Fonds de solidarité logement des crédits nécessaires pour les réaliser systématiquement.
- Réévaluer de 12% les aides personnelles au logement qui, depuis 2001, ont perdu 12,5% de leur impact solvabilisateur.

Enfin, la Croix Rouge tire, elle, la sonnette d’alarme, rappelant qu’ Avec la fin annoncée du plan grand froid et des financements en découlant, 500 personnes actuellement logées dans des centres d’hébergement d’urgence de la Croix-Rouge française se retrouveront à la rue dès le 31 mars. Forte de ce constat, la Croix-Rouge française interpelle les pouvoirs publics afin que des solutions pérennes et adaptées soient mises en place. 500 pour la Croix Rouge… combien en tout ?

En rappelant que lorsque l’on parle de foyers, ceux-ci comportent souvent des enfants…
En rappelant également la tournée engagée par Les Enfants de Don Quichotte.

Le tout à mettre en parallèle avec la condamnation à 53 000 € d’amende d’un groupe de sqatteurs occupant un logement du VIème arrondissement, laissé à l’abandon depuis 11 ans… et qui va l’être encore longtemps !!!
Voir aussi : Un squat pas très bon marché


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