Collégiens à Montparnasse, propos de MAM et réaction d’une des profs…

Je découvre cet article bien tard, et m’en désole, mais ne peux fire autrement que de m’en faire l’écho !
Parce qu’il est des épisodes, et des propos, qu’il faut indéniablement garder en mémoire.

Après donc, Leçon(s) d’histoire et de civisme pour des collégiens… et MAM se mobilise pour la protection des collégiens, voici donc la lettre ouverte à la Ministre de l’Intérieur, écrite par une des enseignantes accompagnant les adolescents (de mémoire, il me semble qu’elle a dû son salut à une petite virée aux toilettes avec quelques unes de ses ouailles…), en réponse à l’article ainsi titré : De la violence policière aveugle comme méthode de dialogue, paru dans Sauvons la Recherche (… et il y aurait bien d’autres choses à sauver !)

Elle est mignonne, je leur pique l’image (j’arrive pas à lire le nom du dessinateur…) :

sauvons la recherche... et tout le reste !

Voici donc ce que dit Pascale Busquets dans sa lettre ouverte (je ne prends pas le temps de corriger toutes les fautes de ponctuation – par ailleurs sans doute en grande partie liées aux transcriptions ordinatesques -… et qui en tout état de cause sont loin de représenter l’essentiel du message !) – entre [] mes commentaires :

13 mars 2009

Madame,

Etant une des deux enseignantes dont vous soulignez l’inconscience et l’irresponsabilité, je me sens le devoir de vous répondre, et ce, dans une lettre ouverte.

Laissez moi d’emblée vous dire que la désinvolture et l’inanité [j'avais pour ma part évoqué l'ineptie... nuance langagière...] des paroles qui vous sont prêtées (vous avez réellement tenu ces propos ahurissants ? [oui, elle les a tenus, publiquement, ou en tout cas médiatiquement : extrait (vers 1'40)] ), ont provoqué en moi un kaléidoscope de sentiments et réactions, allant de la consternation au rire moqueur, en passant par la colère.

En ce qui concerne les agressions commises en Gare Montparnasse, ne soyez pas rassurée, Madame, elles ont réellement eu lieu ,ce jeudi 5 mars en Gare Montparnasse, peu après 19 heures .En témoignent ou en témoigneront les caméras de surveillance de la gare, les policiers en civil , tous les voyageurs massés sur la plateforme de la gare, en attente du départ des trains, tous les voyageurs du train Paris- Bordeaux qui devait partir à 19h25 et parmi ceux-ci le médecin militaire qui a examiné, secouru et réconforté, durant le voyage, les jeunes adolescents violentés . Il ne s’est pas agi d’une « bousculade », comme vous avez la complaisance de l’annoncer ( et de le croire ?), mais bien d’un matraquage. Une bousculade où un abdomen aurait malencontreusement rencontré une matraque… ou l’inverse ! On ne sait plus trop…]

Il s’est agi d’une souricière organisée par » les forces de l’ordre », pour « réceptionner » le groupe d’étudiants ,chassés des voies qu’ils occupaient .Toutes les issues de la plate-forme de départ ont été bloquées,enserrant ainsi les voyageurs.Et ce fut la charge .Une colonne d’hommes, armés de matraques, casqués , boucliers au bras, a traversé au pas de charge, d’un bout à l’autre le hall du départ,bousculant les voyageurs surpris et terrorisés .( La jeune femme dont la poussette a été cassée et qui a sauvé in-extrémis son enfant du piétinement a-telle porté plainte ?). Cette colonne a chargé le groupe de collégiens puisque ceux-ci ,obstacles bien involontaires et qui ont tenté de fuir, se trouvaient sur la route de vos forces de l’ordre vers leur « cible », …

Mais tout ceci est écrit dans les rapports établis par la gendarmerie de Tresse, qui devant la gravité des faits , a eu la gentillesse de se déplacer et venir recueillir nos témoignages, au collège , sur ordre du Préfet de Bordeaux , dès le lendemain .

Je me souviens avoir confié à l’officier de Gendarmerie qui recueillait ma déposition, mon étonnement et ma révolte : » comment certains de ces représentants de l’ordre ont-ils pu frapper sciemment des adolescents, après que ceux-ci aient clairement dit être des collégiens repartant à bordeaux ? D’où leur vient ce sentiment d’impunité ?  » L’officier m’avait reprise gentiment , en soulignant le fait de sa présence et celle de ses collègues , ce vendredi 6 mars au collège. C’était la garantie , selon lui, d’une détermination en hauts lieux, à diligenter une enquête et rechercher les coupables de ces agressions .

Aujourdh’ui votre terme  » bousculade » scelle et renouvelle ce sentiment d’impunité qui a animé ces hommes et est le garant de leur brutalité à venir .

Quant au deuxième point de vos propos, nous concernant directement ,ma collègue et moi, je vous réponds ce qui va suivre .J’ai pensé , en riant que vous aviez dû être ,dans votre jeunesse une piètre enseignante. Ne pas organiser de sortie pédagogique , au prétexte que votre groupe-classe aurait à fréquenter des lieux aussi dangereux qu’une gare parisienne , n’est pas une attitude très responsable ni très flamboyante !

D’autant que la sortie du train par le toit de la Gare Montparnasse n’a eu lieu qu’une seule fois, ce me semble, et c’était en Octobre 1895, vous n’étiez donc pas encore prof !De plus, vous conviendrez avec moi,que lorsqu’on habite en province et que l’on se rend à L’Assemblée Nationale, il est assez pratique et économique de prendre un train [sinon, chère Pascale, vous auriez peut-être pu penser à un petit Falcone ou un petit Airbus spécialement affrétés..]. Et, à ma connaissance, il n’existe pas encore d’autre moyen de prendre un train, même au vol, que de se rendre dans une gare. [Si, la téléportation collective. Un peu de modernité, que diable !]

Enfin il me faut rajouter que cette gare, que nous avions traversée le matin à 9heure 30 ne présentait aucun danger, pas plus qu’à18h45. même quand les étudiants braillards [c'est ça qui a dû gêner : qu'ils braillent !] sont arrivés sur les escalators .

Elle ne l’est devenue que quand vos forces de police sont entrées en action pour diriger ces jeunes gens …… en direction des voyageurs, et quand la colonne armée a foncé dans la foule, transformant ce hall de gare en terrain d’affrontement .

Il me reste à vous confier mon étonnement devant votre attitude officielle : si peu de compassion [compa... quoi ???] pour ces adolescents et ma collègue brutalisés, aucune condamnation [vous voudriez en plus que le Ministère condamne une action commanditée ?] pour ce moment de terreur que vos hommes ont répandu parmi les voyageurs ! [à ranger parmi les effets collatéraux ??? Car s'il est inadmissible que des collégiens neutres se fassent ainsi prendre à parti, il n'est pas davantage acceptable que des manifestations de lycéens ou d'étudiants soient réprimées comme elles le sont, et engendrent des gardes-à-vue, sous prétexte d'éviter d'éventuels débordements...]

Il faudra du temps pour cicatriser ces blessures intérieures, d’autant que vos propos qui ne reconnaissent pas la réalité, pire, la nient, sont terribles pour nous .

Je tiens à exprimer la colère et le dédain , que je ressens à l’égard de ceux de vos hommes qui ont brutalisé ma collègue et mes élèves, envers ceux qui donnent l’ordre inique de traverser un hall de gare en chargeant, en pleine foule des voyageurs, un groupe d’étudiants… La colère et le dédain envers ceux et celles qui les couvrent.

Quelque chose à ajouter ?
Merci, Mme Busquets !


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