Universités en grève – Pécresse rejoint le club

Les Universités, et en particulier les enseignants-chercheurs, ont donc voté la grève ce lundi 2 Février…
Et à des actions et manifestations nationales les 5 et 10 Février.
L’UNEF appelant d’ailleurs à se joindre au mouvement prévu le 10/02.

Je ne vais pas vous faire un article sur les réformes (?) prévues, et en particulier celles du projet de contrat doctoral et la remise en cause des statuts nationaux, ainsi que la réforme (?) de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés.
D’autres l’ont fait mieux que moi !

Mais j’en reviens à mon titre, et vous devez vous demander pourquoi je parle de « club ».
Eh bien tout simplement parce qu’à l’image de Notre Seigneur, qui écoute mais ne tient pas compte (c’est même rapporté par Le Figaro !), Valérie Pécresse écoute, consulte, négocie… mais ne tient compte de rien !
Rejoignant en cela les Bertrand, Wauquiez, et autres Darcos, sans même parler de notre amie Bachelot ! Et ne parlons pas non plus des négociations entre partenaires sociaux, dont l’objectif est pré-fixé par le gouvernement, avec des délais quasi impossibles à tenir !

Curieuse vision de la démocratie, du dialogue social, et de la modernité !
A ce sujet, fort intéressante émission sur France Inter le samedi 31 Janvier, qui portait sur la décision. Nos gouvernants pourraient en prendre de la graine !

Mais revenons à Valérie… qui avait déjà fait ses preuves avec la loi LRU.
Hier matin, Jean-Louis Fournel, Professeur à Paris 8, porte parole de l’association Sauvons l’Université (SLU) et Isabelle This Saint-Jean, Professeure d’économie à Paris 13, présidente de l’association Sauvons la Recherche (SLR), étaient les invités de Nicolas de Morand…

Je relève quelques extraits :
- Isabelle This Saint-Jean : [...] la communauté scientifique qui faisait des propositions. Ces propositions n’ont pas été entendues. lorsqu’elles ont été prises en compte, elles ont été contournées.
- Jean-Louis Fournel : cette épreuve de force, nous ne l’avons pas voulue. Elle nous est imposée. [...] Valérie Pécresse ne cesse de parler de concertation, et la concertation chez Valérie Pécresse consiste hélas à laisser parler tout le monde, et à n’écouter personne.
- Isabelle This Saint-Jean : [...] le saucissonage, ça consiste à faire passer des réformes par petites tranches, de manière à isoler les différents acteurs qui pourraient voir l’ensemble du dispositif, [...] l’enfumage c’est la pseudo-concertation, c’est à dire qu’on fait semblant de nous demander notre avis. [...] un des éléments de cet enfumage, c’est les annonces, les effets d’annonce permanents.
- Jean-Louis Fournel : on réforme d’abord, on réfléchit après.

Ces extraits pourraient être appliqués à bien d’autres ministres, bien d’autres réformes, bien d’autres effets de communication !
Bonne élève, Mme Pécresse !

Mais il serait peut-être temps (grand temps !) que nos gouvernants se replongent dans leurs dictionnaires, pour y re-découvrir (découvrir ?) les définitions des mots qu’ils utilisent à l’envi, le premier d’entre eux étant sans doute concertation.
Cette définition (j’ai fait au plus rapide, mais je crois que le sens général est bien celui-là !) : Mode d’administration ou de gouvernement dans lequel les administrés, les citoyens, les salariés, etc., sont consultés, et les décisions élaborées en commun avec ceux qui auront à les appliquer ou à en supporter les conséquences. Ah ?
On pourrait bien sûr y ajouter écoute, négociation, partenariat
Et peut-être pourrait-on ainsi redonner à la RGPP sa vraie valeur et un réel sens.

Il doit y avoir des centaines d’articles sur le sujet…
J’ai trouvé celui-ci intéressant et synthétique : Valérie Pécresse choisit le bras de fer avec les universitaires en grève

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