Fonction Publique et Modernité

André Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique, dans le sillage de Nicolas Sorkozy et François Fillon, promet la diminution du nombre de fonctionnaires, au nom des économies et de la modernisation.

Ce dogmatisme, qui préfère le slogan à la réflexion, et privilégie l’effet d’annonce à la véritable réforme, devient aussi insupportable que le dégraissage du Mammouth préconisé par Claude Allègre.

Car enfin, que signifie sur le fond cette affirmation non justifiée ?
¤ Les fonctionnaires, certes nombreux, mais moins que ne le prétend Santini, remplissent des fonctions, et répondent à des missions de service public.
Lesquelles missions sont parfaitement futiles, puisqu’il ne s’agit que de préoccupations accessoires aux yeux du citoyen: enseignement (ou éducation), santé (ou soins), transports (ou réseau routier, transport ferroviaire, aérien ou maritime), sans compter les impôts (ou finances), très impopulaires, mais sans lesquels seuls quelques rares privilégiés pourraient survivre sur une petite île conçue pour l’autarcie… J’en oublie forcément, mais les privatisations rampantes du courrier, de l’énergie, et bientôt des mairies (non, je rigole!), en font bien sûr partie, sans compter tout le secteur de l’aide sociale, déjà largement décentralisée… et parfois totalement inique.
¤ Les Fonctionnaires coûtent cher à l’Etat, donc alourdissent inutilement nos impôts, et surtout les charges des entreprises ! Lesquelles entreprises, et leurs salariés et dirigeants, ne bénéficient en aucun cas des services de ces fonctionnaires luxueux.
¤ L’économie française, qui connaît un taux de croissance record, et de créations d’emploi exponentielles, peut tout à fait se passer de ces parasites – ponctionneurs du budget de l’état.

Je sors de l’ironie, pour tenter d’élever quelque peu le débat.
- Les Fonctionnaires, dans leur très grande majorité, remplissent des missions de service public.
Qui les remplira quand ils ne seront plus là ?
- Les Fonctionnaires coûtent cher.
Combien coûterait de « privatiser » les services qu’ils rendent ?
- Que deviendrait la France, son tissu économique et social, sans ces fainéants-de-fonctionnaires, privilégiés parmi les privilégiés… et inutiles ?
- Supprimer un fonctionnaire sur deux.
Autant de salariés-consommateurs, même si leur pouvoir d’achat n’est pas mirifique, qui ne rapporteront plus rien en termes d’impôts et de consommation (pourtant 2 grands moteurs de notre économie…), et risquent de se retrouver exclus du tissu social (ce qui risquerait de coûter cher à la Société, pas seulement en termes économiques).

Il y a bien sûr 10 000 façons d’envisager le problème, et je ne prétends en aucun cas les épuiser…
Et il est bien évident qu’il faut moderniser, assouplir, rentabiliser, optimiser, la Fonction Publique. Bref, qu’il faut réfléchir à ses fonctions, ses missions, sa rentabilité, sa modernisation, son perfectionnement.

Que nos impôts ne fassent pas faire du gras à des fonctionnaires inutiles et/ou inutilisés, l’intention est louable.
Que la seule solution proposée se résume à la diminution péremptoire du nombre de fonctionnaires en est une autre !

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Articles :
- Les mauvais comptes du fonctionnaire Santini
- Santini: « C’est pas moderne autant de fonctionnaires! »
- Est-il moderne de réduire le nombre de fonctionnaires?


Interview de Santini sur les fonctionnaires
envoyé par rue89

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