Non, non, je ne deviens pas obsessionnelle… voire mono-maniaque !
Mais j’y ai mis le doigt… et je découvre une perle chaque jour.
dossier revue Prescrire – rapport IGAS
Ainsi de ce dossier de la Revue Prescrire (une référence pour les médecins), qui dénonce la main-mise des Firmes Pharmaceutiques sur les prescriptions, et les dérives que celle-ci entraîne, cité dans Santé – Industries Pharmaceutiques – Accès aux Soins, mais que je reprends ici, parce que je découvre que ces mêmes firmes font le forcing pour faire de l’information directe auprès des malades !
Les médecins ont déjà du mal à faire le tri, on imagine ce que cette information pourrait produire si elle se faisait directement auprès des consommateurs (parce que dans ce cadre, c’est bien de cela qu’il s’agit. Sauf que c’est un détournement quelque peu dangereux !).
Donc, un Rapport confidentiel de l’IGAS sur l’accompagnement des patients et les programmes d’observance, publié par atoute.org, rappelle la mainmise de l’industrie pharmaceutique sur la formation des médecins et l’information du public. Pour eux, il ne doit y avoir aucun lien direct ou indirect entre les laboratoires pharmaceutiques et d’éventuels programmes d’accompagnement des patients destinés à faciliter leur observance (bonne prise des médicaments)..
L’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) a été saisie par le gouvernement suite à son désir de procéder par décret pour encadrer ces contacts.
Ce rapport, qui date du mois d’Août, n’a jamais été publié… On se demande bien pourquoi ! Merci en tout cas à ATOUTE de l’avoir fait !
Extraits :
Ces tentatives réitérées d’accéder directement au public et au patient sont problématiques quand on considère l’emprise de l’industrie pharmaceutique sur quasiment l’ensemble des secteurs du système de santé.
l’industrie pharmaceutique intervient également dans le financement d’associations de malades, au point , parfois, de les créer de toutes pièces.
elles assurent de façon sinon quasi-monopolistique du moins très excessive l’information des professionnels de santé
contribuant ainsi, pour certains, à une « médicalisation » excessive de la société
dans certains cas même, elles induisent la création de nouvelles pathologies.
ATOUTE conclut ainsi :
Il appartient aux instances gouvernementales de créer une séparation claire entre une industrie dont le rôle est de produire et de vendre des médicaments d’une part, et les organes de formation et d’information des professionnels et des patients d’autre part. Une telle séparation ne coûte rien à mettre en oeuvre et serait porteuse d’économies considérables.
rejoignant les préconisations de l’enquête de l’UFC – Que Choisir.
Une conclusion qui est à mettre en parallèle avec les observations de la revue Prescrire:
En 2007 encore, les fausses nouveautés sont majoritaires.
Les copies sont nombreuses, dont certaines sont inintéressantes pour les patients.
Les Agences continuent globalement à faire passer les intérêts des firmes avant ceux des patients.
Le prix des médicaments et leur admission au remboursement sont toujours aussi opaques et peu efficacement régulés.
Prescrire dénonce également la dérive du marché des médicaments psychotropes, tout particulièrement auprès des enfants !
La médicamentation dans le domaine de la santé mentale a tendance à s´accroître au niveau planétaire, aux dépends des autres approches, avec des conséquences sanitaires et sociales non négligeables.
L’évaluation des médicaments psychotropes est basée sur des essais cliniques randomisés (en anglais,“randomised
clinical trials” (RCT)), financés par les firmes pharmaceutiques, qui s’en servent avant tout comme d’outils de promotion.
Lire en particulier :
¤ L’année 2007 du médicament : les politiques et les agences laissent la santé des populations aux mains des firmes.
¤ Marché des médicaments psychotropes : construction historique d’une dérive
¤ Tous bientôt sous « calmants » dès le berceau ?
Voir aussi les bons résumés (et articles connexes) de VIVA :
¤ Médicaments : « la santé des populations aux mains des firmes »
¤ L’Igas ne veut pas que les labos « accompagnent » les patients
¤ « Pour une information complète, objective et non biaisée »
¤ Les consommateurs européens ne veulent pas que l’info santé passe par les labos
Signer la pétition contre les franchises médicales
Annexes :
¤ 2008 : Garder les yeux ouverts – Formindep (pour une formation médicale indépendante)
¤ Le rapport de l’IGAS sur l’information des médecins généralistes sur le médicament – Formindep (ajouté le 25/01/2008)
¤ Où est passé le rapport de l’IGAS sur les programmes patients de l’industrie ? – CISS (Collectif Inter Associatif Sur la Santé)
¤ Ca date u peu… mais c’est toujours d’actualité !
Médecins sous influence – Là Bas Si J’y Suis
Sur ce blog :
¤ Grève des Soins – non aux franchises médicales – réponse de Sarkozy
¤ Grève des soins : non aux Franchises Médicales !
¤ Grève des Soins – suite
¤ Pour une réflexion sur la Sécurité Sociale…
¤ Santé – Industries Pharmaceutiques – Accès aux Soins
¤ Le trou de la Sécu creusé par les cliniques privées ?
¤ La Pentecôte est de retour ! Alzheimer, nous voilà…
Tags: santé, services publics, Société, tout-économique, franchises médicales, gouvernement, lobby, politique, professionnels de santé, sécurité sociale